Le Service de la Carte Géologique d'Alsace et de Lorraine

"Remarques préliminaires

Après que la quasi-totalité des États européens ont ordonné, au cours des dernières décennies, la réalisation d'études géologiques et la cartographie de leurs territoires et que, dans certains cas, ces études ont été menées à bien, l'importance de ces études est généralement reconnue et ne nécessite pas d'explications supplémentaires. Cependant, dans un pays comme l'Alsace-Lorraine, qui possède déjà des cartes géologiques complètes, le plus souvent accompagnées de textes explicatifs, pour tous les départements autrefois français qui le composent, on peut se demander si une nouvelle étude cartographique est déjà appropriée ici. Lorsque Voltz, Levallois, Schimper, Daubrée, pour ne citer que quelques-uns des hommes qui ont consacré leurs meilleurs efforts à l'exploration de l'Alsace-Lorraine, ont établi ou publié des cartes géologiques, on pourrait penser qu'il ne reste plus grand-chose à faire pour les générations suivantes. Et pourtant, indépendamment de la modification des frontières politiques du pays, on peut citer un certain nombre de raisons internes essentielles qui rendent une nouvelle étude géologique étendue non seulement souhaitable, mais même nécessaire. Ceux-ci seront brièvement discutés dans les pages suivantes, ainsi que les principes sur lesquels une nouvelle enquête devrait être basée.

Avant même l'achèvement de la célèbre carte géologique de la France de Dufrénoy et El. de Beaumont à l'échelle 1:500 000, un décret de M. Legrand, Directeur Général des Ponts et Chaussées, du 30 août 1835, demandait aux préfets d'obtenir la coopération des conseils généraux des départements pour la production de cartes géologiques des différents départements à une échelle plus grande. Le Conseil général du Bas-Rhin a été l'un des premiers à se déclarer prêt à fournir les fonds nécessaires. D'autres suivirent, et c'est ainsi que furent progressivement réalisées les cartes géologiques des départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin, des Vosges, de la Meurthe et de la Moselle, c'est-à-dire de tous les départements qui participent à la composition de l'actuel Reichsland. Les cartes de l'état-major français à l'échelle 1:80000 ont été choisies comme base topographique, la même échelle que la carte géologique de la province rhénane voisine et de la Westphalie de Herr von Dechen. Il a été publié en :

1848 : E. de Billy, Carte géologique du département des Vosges, en 4 feuilles au 1:80000.

1852 : A. Daubrée, Carte géologique du département du Bas Rhin, en 4 feuilles au 1:80000 ; en même temps un volume de texte avec une carte d'ensemble au 1:200000 et 5 planches de vues, profils, etc.

1855. J. Levallois, Carte géologique du département de la Meurthe, en 4 feuilles 1:80000.

1866 : J. Koechlin-Schlumberger et J. Delbos, Carte géologique du département du Haut-Rhin, en 4 feuilles au 1:80.000. 2 volumes de texte et 4 planches de profils. Les travaux ont été commencés par Koechlin-Schlumberger et achevés par Delbos après sa mort en 1863.

1866 : Reverchon, Carte géologique du département de la Moselle, en 4 feuilles au 1:80000, éditée après la mort de Reverchon (1866) par E. Jacquot et illustrée par un volume de texte avec le concours de 0. Terquem et Barré (publié en 1868).

Lorsqu'aucune description géologique cohérente n'est jointe à la carte, comme c'est le cas pour les départements des Vosges et de la Meurthe, un certain nombre d'essais individuels des auteurs respectifs sont dispersés dans des revues, surtout pour ces derniers, qui fournissent des informations suffisantes sur la conception qui a été déterminante dans la préparation des cartes. La zone de la carte du Bas-Rhin est entièrement comprise dans les frontières de l'actuel Reichsland, tout comme celle du Haut-Rhin, à la seule exception des environs de Belfort au sud-ouest. En grande partie, le département de la Moselle, et seulement dans une moindre mesure celui de la Meurthe, est devenu allemand ; le premier à l'exception d'une bande occidentale, le second à l'exception des régions du sud et du sud-ouest. Du département des Vosges, seuls les Can tone Schirmeck et Saales sont tombés aux mains de l'Allemagne. Pour le Reichsland, les anciennes frontières départementales sont d'une importance secondaire, et il n'y a aucune raison de les prendre en compte dans une cartographie géologique. Au contraire, il s'agit d'examiner comment une image globale de l'ensemble de l'Alsace-Lorraine peut être produite à partir du matériel cartographique géologique disponible. Le moyen le plus approprié pour répondre au besoin immédiat d'orientation générale serait d'établir une carte générale à une échelle d'environ 1:200000, c'est-à-dire correspondant aux cartes générales existantes du Rhin inférieur et supérieur ; et ce travail a effectivement été envisagé pour la première fois et sérieusement considéré par la Commission soussignée. Aussi simple que la question puisse paraître à première vue, son exécution présente des difficultés très importantes, dont la plupart résultent de ce que les enquêtes françaises n'ont pas été fondées sur un plan général valable pour tous, ou du moins pour certains départements naturellement solidaires, de sorte que les départements ont été travaillés indépendamment les uns des autres et que l'on a laissé une grande marge de manœuvre aux opinions des différents ouvriers. Cela avait cependant l'avantage qu'aucun département n'était retardé par les retards qui pouvaient se produire dans les autres, et que chaque géologue pouvait réaliser son propre plan, sans être dérangé par les vues divergentes de ceux qui travaillaient dans les régions voisines. Toutefois, cette absence de vision unifiée n'était pas sans présenter de sérieux inconvénients. Alors que Dufrénoy et El. de Beaumont, dans les explications de leur carte, avaient décrit des parties de la France géographiquement ou géologiquement cohérentes et complètement indépendantes des frontières administratives, ici, dans le cas des enquêtes départementales, une série de cartes tout à fait différentes avec des textes non moins différents ont émergé en contraste direct avec cette relation, certaines d'entre elles seulement sous la forme de brèves explications, d'autres s'élevant au niveau de monographies de haute valeur scientifique.

Cette inégalité de conception devient très désagréablement perceptible lorsqu'on tente concrètement de pousser les cartes les unes contre les autres. Prenons d'abord ceux des départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin. Ils se rejoignent dans les Vosges, à peu près dans la région du Leberthal, entre Schlettstadt et Markirch. Les limites des formations ont été rapprochées par Koechlin-Schlumberger et Delbos dans une certaine mesure de la carte de Daubrée, déjà publiée, mais presque toutes les couleurs ont été choisies différemment. Au grès brun des Vosges du Rhin inférieur s'ajoute le jaune du Rhin supérieur ; là, le Muschelkalk est jaune et de la même couleur que le grès des Vosges du Rhin supérieur, ici, il est brun-rouge, de sorte que l'œil se promène avec incertitude sur l'ensemble. Cependant, il serait facile d'harmoniser les cartes et de produire ainsi une feuille uniforme pour les parties centrale et orientale des Vosges et de la plaine du Rhin, si l'harmonie des géologues cités plus haut dans leur conception des formations pouvait être réalisée en tous les autres points avec autant de facilité relative qu'aux frontières, où il faut chercher et trouver un lien en raison de l'accolement des zones. Le fait que ce n'est pas toujours le cas, surtout dans les formations les plus anciennes, et que, par conséquent, si l'on substitue les couleurs spécifiques de Daubrée aux couleurs identiques mais différentes des géologues du Rhin supérieur, on ne se réfère pas toujours à la même chose, peut être facilement constaté par une étude du pays. Si l'on se passait de cette situation malheureuse, qui ne concerne après tout que des cas individuels, on pourrait réaliser une carte d'ensemble du Bas-Rhin et du Haut-Rhin qui serait satisfaisante dans une certaine mesure, sans grand effort et en un temps relativement court.

La situation est beaucoup moins simple si l'on tente de faire correspondre les départements de la Basse Alsace, de la Moselle et de la Meurthe avec leurs frontières si singulièrement irrégulières. D'un point de vue orographique ou géologique, on ne peut que faire une distinction entre les Vosges proprement dites et le plateau à l'ouest ; trouver une différence le long de l'ancienne frontière administrative des anciens départements de la Meurthe et de la Moselle de Foville à Kirrweiler, ou entre le Bas-Rhin d'une part, et les départements de la Meurthe et de la Moselle d'autre part, de Silzheim à Gerlingen, serait vain. C'est précisément ici que la carte géologique montre l'affinité entre les zones gréseuses orientales, plus élevées, et le pays calcaire et marneux occidental, tous deux séparés par une ligne courbe ouverte au sud-ouest, qui traverse les trois frontières départementales.

Si l'on ne tient pas compte du fait qu'ici aussi, les couleurs ne correspondent généralement pas, dans notre tentative d'établir une carte d'ensemble similaire à celle présentée ci-dessus pour le Rhin inférieur et supérieur, l'aspect le plus important est que les formations sont perçues de manière très différente et qu'elles ont été subdivisées de manière inégale. Au Muschelkalk jaune du Rhin inférieur entre Büst et Diedendorf, qui n'est plus divisé, s'ajoutent le Muschelkalk inférieur et supérieur et le Lettenkohle de la Meurthe, qui présentent trois couleurs différentes. Le Keuper du Bas-Rhin et de la Moselle, qui n'a également qu'une seule couleur, se poursuit dans la Meurthe à triple division. Les limites, notamment entre le grès coloré et le calcaire coquillier et entre ce dernier et le Keuper, ne correspondent pas du tout dans Daubrée, Levallois et Reverchon ; en effet, Jacquot dans sa description se voit contraint de rectifier à plusieurs reprises la carte de Reverchon précisément sur ce point, de sorte que même la carte et le texte ne s'harmonisent pas ici.

Il y aura toujours et partout des opinions différentes sur les limites des formations ; mais le fait qu'elles doivent être tracées selon un principe commun dans une région aussi intimement liée que celle dont il est question, si l'on veut obtenir une image claire et naturelle, ne peut guère être contesté par aucun camp. Si l'on souhaite réaliser une carte générale des Vosges du Nord et de la Lorraine adjacente, il faut d'abord décider lequel des découpages existants des formations doit servir de base. Celle de Levallois, la plus précise, est la plus recommandable ; mais pour la transférer aux autres départements, il faudrait les recenser et les enregistrer à nouveau. Si, par contre, on voulait diviser moins, ce qui pourrait sembler plus approprié pour une carte d'ensemble à l'échelle de 1:200 000, il faudrait faire un nouveau levé de la quasi-totalité de l'Alsace-Lorraine, à cause des opinions fluctuantes, mentionnées plus haut, sur les limites des principales formations et à cause des vues très différentes des masses cristallines et du terrain de transition modifié des Vosges.

De telles considérations, telles qu'elles sont apparues au cours des voyages d'orientation avec les cartes françaises en main, ont conduit à la conviction que l'on ne pouvait produire qu'une carte d'ensemble, qui ne montrerait aucun progrès par rapport à ce qui existait déjà, ou que le travail et les coûts seraient causés par une nouvelle enquête, qui serait hors de proportion avec le résultat de l'obtention d'une simple carte d'ensemble.

Si donc une bonne carte générale, dont la nécessité est indiscutable, ne peut être produite directement, mais seulement par une nouvelle enquête, il est évident qu'il faut lui donner une plus grande extension afin de réaliser ce qui convient à l'état actuel de nos connaissances et de nos besoins. Si l'on veut qu'une entreprise aussi vaste et aussi longue paraisse justifiée, il faut qu'elle ait pour but de produire une carte qui puisse être placée à côté des meilleures qui sont actuellement en cours d'élaboration dans d'autres domaines.

Il n'est pas douteux que, pour ce qui est de l'échelle de la base topographique et de l'exécution, les cartes géologiques les plus parfaites sont celles que l'on travaille actuellement pour la Prusse et les États de Thuringe, et dont certaines ont déjà paru sous forme imprimée. Une autre raison particulière qui explique le lien étroit avec ces modèles est le fait que le traitement géologique de la province rhénane selon le nouveau plan a déjà commencé, en particulier la région de la Sarre qui borde directement le Reichsland a été achevée et les feuilles correspondantes sont en cours d'impression. Les cartes d'Alsace-Lorraine suivront directement, de sorte qu'à terme, une carte cohérente de la rive gauche allemande du Rhin sera créée avec une conception tout à fait similaire.

Les cartes géologiques prussiennes ont pour base topographique les levés du Generalstab à une échelle de 1:25000 avec des lignes horizontales équidistantes de 25 pieds. Pour l'Alsace-Lorraine, seules les cartes françaises à l'échelle 1:80000 sont disponibles. Si la cartographie géologique doit être réalisée dans la direction indiquée ci-dessus, la production d'une nouvelle carte topographique est la première exigence.

 

 

Les vues qui viennent d'être développées ont constitué pour l'essentiel le contenu d'un mémoire que les professeurs de l'Université de Strasbourg, alors récemment fondée, Benecke et Groth, après consultation et en plein accord avec le professeur Schimper, qui a malheureusement refusé toute participation active aux nouveaux levés cartographiques pour des raisons de santé, ont remis à Son Excellence, le Président en chef d'Alsace-Lorraine, M. von Moeller, le 12 février 1873. La première fois que cela s'est produit, c'était le 12 février 1873, lorsque le professeur Schimper, en plein accord avec le professeur Schimper, qui, pour des raisons de santé, ne pouvait malheureusement pas prendre une part active aux nouveaux relevés cartographiques, a soumis à son Excellence, le président en chef d'Alsace-Lorraine, M. von Moeller, la demande de prendre les mesures nécessaires pour réaliser une nouvelle cartographie géologique de l'Alsace-Lorraine. Dès le 12 mai 1873, le président donne son accord et nomme une "Commission pour l'étude géologique et la cartographie de l'Alsace-Lorraine", composée, outre les deux personnes susmentionnées, du professeur Rosenbuch, nommé entre-temps à l'université de Strasbourg, et du maître des mines Mosler. Ce dernier a ensuite été remplacé par M. Ober-Bergrath von Roenne.

Le nouveau levé topographique de l'Alsace-Lorraine et la publication des cartes de l'Ordnance Survey à l'échelle 1:25000, décrits ci-dessus comme la première exigence et également soulignés comme tels par la Commission précitée, étaient déjà envisagés à cette époque, sans que l'on sache toutefois la date du début de ces travaux. Sur la suggestion du Président en chef, la Direction centrale des levés de l'État prussien a présenté un plan spécifique pour l'enquête qui, en supposant que les travaux commenceraient en 1874, permettait d'envisager la parution des premières feuilles de carte en 1879. Lorsque les travaux préparatoires, tout d'abord pour la triangulation, ont commencé à cette époque, la tâche de la Commission a été d'organiser les travaux géologiques suivants de manière à ce que les études géologiques proprement dites puissent commencer dès la parution des premières feuilles de carte. Tout d'abord, il fallait assurer une liaison aussi complète que possible avec le service géologique prussien et, après accord entre la Chancellerie impériale et le ministère prussien du Commerce et des Travaux publics, il a été décidé que des conférences annuelles seraient organisées entre le Conseil du service géologique prussien et la Commission pour l'Alsace-Lorraine, au cours desquelles cette dernière présenterait ses plans de travail pour l'année suivante. Une telle conférence a déjà eu lieu à Bonn au printemps 1874 sous la présidence de Sr. Excellenz de Herr Ober-Berghauptmann von Dechen, à laquelle assistait également Herr Ober-Bergrath Gümbel, en tant que chef de la commission géologique de Bavière, en raison du lien exact très souhaitable avec le Palatinat bavarois. Ces conférences ont permis d'établir entre le conseil d'administration du Service géologique prussien et la Commission d'Alsace-Lorraine l'accord absolument nécessaire à la réalisation d'une cartographie uniforme, cette dernière ayant l'avantage particulier de pouvoir bénéficier des conseils des géologues les plus expérimentés dans la rédaction de ses plans et l'exécution de ses travaux. L'importance de cette dernière circonstance ne doit pas être sous-estimée, car elle n'a jamais été entreprise à une telle échelle et de manière aussi étendue, de sorte qu'il ne s'agit pas d'une simple application de principes connus, mais que ceux-ci doivent souvent être d'abord établis pour le cas individuel.

Les travaux envisagés pour les prochaines années sont les suivants :

1) L'étude d'un certain nombre de formations sédimentaires et des masses éruptives se produisant dans la zone de ces formations à un point tel que, lorsque les premières cartes topographiques apparaîtront, une plus grande zone pourra immédiatement être abordée pour l'étude géologique.

C'est pourquoi le professeur Groth a commencé à étudier la formation de gneiss et les masses calcaires qu'elle renferme, d'abord dans les environs de Markirch, à la caractérisation desquelles contribuera également un travail de M. Weigand sur la serpentine de cette région, qui est en voie d'achèvement et qui est dirigé par le professeur Rosenbusch.

Le professeur Rosenbusch a entrepris l'étude des montagnes dites de transition et des masses éruptives qui les accompagnent. Il s'agit ici de la structuration de ces formations très puissantes, puis aussi de la détermination d'un certain nombre de masses ignées très différentes. Par ailleurs, les formations métamorphiques qui constituent certaines parties de cette chaîne de montagnes de transition méritent une attention particulière, tant dans leurs relations avec les masses rocheuses inaltérées dont elles sont issues qu'avec les membres de formations éruptives dans lesquelles il faudra chercher la cause des métamorphoses en partie ou en totalité.

Le professeur Benecke a choisi le Trias comme prochain domaine de travail. Une raison externe à cela était le fait que les cartes prussiennes de la province du Rhin sont en partie dans cette formation, de sorte qu'un lien avec celle-ci semble plus approprié ici. En outre, le Trias occupe une très grande surface en Alsace-Lorraine, et si le découpage de cette zone est achevé au moment de la parution des premières feuilles de carte du levé topographique, il ne manque plus qu'une étude du charbon, du Rothliegend et des masses diluviennes sus-jacentes dans une large zone allant des limites du Haut et du Bas-Rhin vers le N. et le N.-O. entre la plaine du Rhin à l'est et les formations jurassiques à l'ouest jusqu'à la région de la Seille, afin de disposer d'une zone de levé prête pour les années à venir. On peut toutefois supposer que l'étude de ces dernières formations, qui, comme le charbon, n'ont qu'une faible étendue, sera terminée au moment où l'étude géologique commencera. On aurait alors une image longitudinalement exacte des plus anciennes formations connues en Alsace-Lorraine jusqu'au Trias avec toutes les masses éruptives associées, afin de pouvoir laisser tous les compléments à l'étude proprement dite.

Enfin, M. Mosler, un maître mineur, a promis de travailler sur les occurrences de bitume de la Basse-Alsace.

2) La littérature minéralogique-géologique sur l'Alsace-Lorraine n'a jamais été complètement compilée, ne serait-ce que parce qu'il n'y avait aucune raison externe de combiner ces parties de la région. Il était donc urgent de dresser au plus vite un catalogue de la littérature. C'est ce qui constitue le contenu de cette brochure. Sans aucun doute, les auteurs ont encore manqué beaucoup de choses qui pourraient suivre plus tard dans les suppléments. Ils seront très reconnaissants de tout soutien qu'ils recevront du pays dans ce sens.

3) Dans aucun des anciens chefs-lieux de département d'Alsace-Lorraine, il n'existe de véritable collection géologique et minéralogique. Strasbourg et Metz ont leurs collections municipales ; à Colmar et Mulhouse, il y a celles des sociétés ; en propriété privée, il y a la collection Koechlin-Schlumberger à Mulhouse, la collection Engelhardt à Niederbronn, sans parler de bien d'autres. De grandes collections, comme la collection Terquem à Metz, ont migré hors du pays. Celui qui veut maintenant savoir ce que les géologues français entendaient par telle ou telle roche sur leur carte, ou celui qui veut comparer les fossiles mentionnés dans les traités, ne trouvera nulle part une liste organisée selon un certain principe. Si l'on peut présumer que les spécimens se trouvent dans l'une des nombreuses collections individuelles, il n'y a aucune certitude, comme seule une étiquette soigneuse et précise le permet. On peut dire sans exagérer que cette seule lacune rend la moitié des descriptions géologiques existantes sans valeur. La collecte, la conservation et l'étiquetage des spécimens et des pétrographes constituent donc une partie essentielle des tâches de la Commission, afin de fournir un aperçu aisé de ce qui est disponible dans le pays et de permettre un contrôle des déterminations. Les collections ont déjà été mises en place et ont reçu un accroissement très important grâce à l'achat de la collection Greppin à Bâle, qui est d'une grande importance pour l'étude des formations jurassiques en général et de celles de la Haute-Alsace en particulier.

La bienveillance du gouvernement a permis de louer une maison (Hennengasse 22, Strasbourg), qui permet d'accueillir temporairement la collection. Un aménagement clair et approprié ne sera bien sûr possible que dans un nouveau bâtiment, dont on peut espérer la construction en liaison avec les instituts universitaires après la chute des vieux murs de Strasbourg. Le bâtiment abrite également un petit laboratoire de chimie et les débuts d'une bibliothèque.

Tant de choses sur les tâches à résoudre dans les prochaines années. L'ordre dans lequel les enregistrements auront lieu ne peut être précisé pour l'instant. En général, les zones étudiées plus en détail selon le plan ci-dessus seront les premières. Il n'est guère nécessaire de discuter plus en détail du but et de la méthode de leur exécution, car un coup d'œil comparatif sur les cartes publiées par les Prussiens et les Français montre clairement les objectifs beaucoup plus étendus des premiers. Il suffit de souligner que la relation intime entre la composition du sol et sa formation doit apparaître sur les cartes d'une manière aussi claire que possible, qu'en outre, conformément à l'échelle plus grande, une subdivision plus spécifique doit être entreprise, où les différences pétrographiques deviennent naturellement plus importantes, et qu'enfin tous les détails qui ont un intérêt scientifique ou qui ont une certaine importance pour l'agriculture et le commerce sont représentés.

Chaque feuille individuelle de la carte sera accompagnée d'une échelle de couleurs et d'un court texte explicatif. Des traités plus importants seront ensuite publiés en fonction des besoins, sous la même forme que les études des formations mentionnées ci-dessus, qui doivent d'abord être publiées en tant que travaux préliminaires. Le prix des feuilles individuelles, comme en Prusse, doit être fixé à un niveau si bas que la distribution la plus large possible est possible.

Tels sont donc les buts de la nouvelle étude géologique d'Alsace-Lorraine, pour la réalisation desquels le gouvernement, convaincu de l'utilité de cette entreprise pour le pays, a accordé les moyens les plus libéraux. Les soussignés se laissent aller à l'espoir que dans un pays dont les habitants se sont toujours distingués par un attachement particulier à leur sol natal et par un vif intérêt pour toutes ses particularités, l'intention bienveillante du gouvernement trouvera une reconnaissance dans le soutien actif de la commission chargée de l'enquête.

La Commission."

 

Traduit d'après un texte extrait de l'Abhandlungen zur geologischen Specialkarte von Elsass-Lothringen, I (1875) : Einleitende Bemerkungen über die neue geologische Landes-Aufnahme von Elsass-Lothringen

La cartothèque de Géologie

 

 

Références documentaires